à accepter des doctrines qui chercheraient dans les faits eux-mêmes leur raison d’être, qui les prendraient comme seule base solide du raisonnement, qui ramèneraient l’art, la littérature, la philosophie, la politique à l’observation du réel, comme au seul principe de vérité et de vie.
Il a reçu enfin profondément l’empreinte du milieu où il s’est formé. L’austérité de sa race a été accrue en lui par l’existence laborieuse, solitaire, économe de ses premières années ; les injustices dont il a été victime lui ont fait trouver un certain plaisir à affirmer ses idées sans s’inquiéter de l’opinion du monde et à dédaigner les faux jugements dont il était l’objet, qu’il écrivit ses Philosophes français au XIXe siècle, la préface de sa Littérature anglaise ou les Origines de la France contemporaine. Au point de vue intellectuel, on retrouve en lui l’influence des divers milieux qu’il a fréquentés. Il y a chez lui des retours, des ressouvenirs du romantisme qui régnait encore au temps de sa jeunesse, mais ses instincts étaient classiques, comme le montre la préférence qu’il accordait à Musset sur Hugo et Lamartine. L’enseignement universitaire et l’École normale développèrent encore en lui certains côtés de l’esprit