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Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/191

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V


Pourtant, cette sérénité, qu’il puisait dans son déterminisme philosophique, n’a pas accompagné Taine jusqu’au bout. Son dernier ouvrage fait à cet égard contraste avec ses précédents écrits. Il ne se contente pas ici de décrire et d’analyser ; il juge, il s’indigne ; au lieu de montrer simplement dans la chute de l’ancien régime, dans les violences de la Révolution, dans les gloires et la tyrannie de l’Empire, une succession de faits nécessaires et inévitables, il parle de fautes, d’erreurs, de crimes ; il n’a pas pour la Terreur les mêmes poids et la même mesure que pour les révolutions d’Italie et d’Angleterre, et, après avoir été si indulgent aux tyrans et aux condottières du XVe et du XVIe siècle, il parle avec une véritable haine de Napoléon, ce condottière du XIXe, un des plus superbes animaux humains pourtant qui se soient jamais rués à travers l’histoire. On a vivement reproché cette inconséquence à Taine. On a même été jusqu’à attribuer ses sévérités envers les révolutionnaires à la passion politique, au désir de flatter