l’enseignement ne s’émut pas de cette tentative qui aurait pu être si féconde. Il eut beaucoup d’admirateurs, mais peu de disciples. Lui-même dut quitter bientôt l’antiquité pour s’occuper du moyen âge.
Ce ne furent pas seulement les nécessités nouvelles de son enseignement qui le poussèrent à écrire l’Histoire de France. La France était à ses yeux le principal acteur de ce drame de la liberté qui remplissait l’histoire ; et de plus il éprouvait pour le moyen âge le même attrait que la plupart de ses contemporains.
Il était impossible, en effet, qu’une âme aussi impressionnable que celle de Michelet échappât à la contagion du mouvement romantique qui depuis le commencement du siècle s’était emparé de tous les esprits. On s’était épris de la littérature, des mœurs, des coutumes, des monuments, de l’histoire du moyen âge. La poésie, le théâtre, le roman, la peinture ne représentaient plus que seigneurs féodaux, vieux donjons, châtelaines amoureuses de leurs pages ; et la sublimité des cathédrales gothiques faisait oublier la perfection des temples de la Grèce. Il y avait beaucoup d’engouement, de mode passagère dans ce