des exagérations. Ils n’en ont pas moins été une révélation. Ils ont montré que les sciences naturelles, qu’on accuse parfois de dessécher l’âme, de dépoétiser la nature et de désenchanter la vie, contiennent les éléments d’une poésie variée et profonde, dont le charme n’est point soumis aux caprices du goût et de la mode, parce qu’il a sa source dans la réalité intime et immuable des choses.
Il en est, de la religion comme de la poésie ; ses formes peuvent changer ; elle demeure un besoin indestructible de l’âme et trouve dans la ruine même des anciens dogmes et des vieilles croyances le point de départ de jeunes croyances et de dogmes nouveaux. On a cru et on a dit que les progrès des sciences chasseraient la religion, comme la poésie d’un ciel désormais sans mystères. Michelet trouve dans les sciences mêmes la démonstration d’une foi nouvelle. Elles lui révèlent une harmonie jusqu’alors méconnue dans toutes les parties de l’univers, depuis le minéral qui agrège ses cristaux jusqu’à l’homme qui souffre et qui pleure, et cette harmonie aboutit à l’unité supérieure de la pensée divine et de l’être absolu. Aux spiritualistes étroits qui donnent à l’homme seul le droit à l’âme et condamnent le reste au néant,