Ces deux livres ont été l’objet de plus d’une critique sévère ; on a reproché à Michelet d’embellir des couleurs de son style et de sa poésie des détails physiologiques qu’il eût mieux valu laisser aux livres de science ; on l’a trouvé indiscret. Il peut y avoir quelque chose de fondé dans ces reproches ; mais le principal tort de Michelet a été de ne pas songer assez au public français, à l’esprit gaulois qui a toujours pris pour sujets de ses railleries l’amour et le mariage. Michelet n’avait rien de cet esprit ; rire en pareil sujet lui eût semblé de l’impiété ; pénétré de la sainteté de la cause qu’il défendait, il osa tout dire, oubliant que, si « tout est pur pour les purs », il n’en est pas de même pour la foule frivole et rieuse. Mais ceux qui liront ces livres avec un esprit sérieux et sincère, et qui y chercheront avant tout l’inspiration morale qui les anime, n’y trouveront que de graves et nobles enseignements. Ils prêchent « la fixité du mariage » et nous disent que « sans mœurs il n’est point de vie publique ». Ils veulent « replacer le foyer sur un terrain ferme », car « si le foyer n’est ferme, l’enfant ne vivra pas ». Michelet ne perd pas de vue le but final de ses efforts et de ses désirs : « former des cœurs et des