nécessité de laisser les forces de l’enfant se développer en toute liberté. Il y revient à plusieurs reprises dans ses écrits ; il exhorte surtout les habitants des villes à conduire leurs enfants soit sur les montagnes, soit au bord de la mer. Il appelle les bains de mer la vita nuova des nations.
L’éducation morale a essentiellement pour objet, aux yeux de Michelet, de développer l’amour de la nature et celui de la patrie. Il confond ces deux sentiments avec la religion elle-même. « Il faut dans cet enfant fonder l’homme, créer la vie du cœur. Dieu d’abord, révélé par la mère, dans l’amour et dans la nature. Dieu ensuite, révélé par le père dans la patrie vivante, dans son histoire héroïque, dans le sentiment de la France. » Il faut que l’enfant, aime les animaux, les plantes, tout ce qui a vie, qu’il aime la nature elle-même comme une mère invisible et présente ; qu’il aime la patrie comme une personne vivante, visible dans les grandes œuvres où s’est déposée la vie nationale. Michelet ne veut pas qu’on parle trop tôt à l’enfant de Dieu. Dieu ne doit apparaître à l’enfant que quand l’idée de justice est née, comme Dieu de justice. Le père loue en Dieu la Loi du monde, la mère le