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académiques, et Taine consacra un de ses plus beaux essais de critique à l’auteur de l’Histoire de la Révolution d’Angleterre[1].

L’enseignement public était la carrière qui s’offrait le plus naturellement à Taine après ses brillants succès scolaires. En 1848, il passa ses deux baccalauréats ès-lettres et ès-sciences et fut reçu le premier à l’École normale. Il y voyait entrer avec lui presque tous ses rivaux des concours de 1847 et de 1848 : About, reçu second, Sarcey, Libert, Suckau, Albert, Merlet, Lamm, Ordinaire, Barnave, etc.

Je n’aurai pas la témérité de refaire, après M. Sarcey[2], le tableau de ce que fut l’École normale sous la seconde République, pendant ces années d’agitation tumultueuse où l’enseignement des professeurs, distribué avec un zèle inégal, n’exerçait qu’une faible influence, mais où l’activité intellectuelle des élèves, fécondée par les conversations, les discussions, les lectures, les études personnelles, n’en était que plus intense. Je me contenterai de rappeler combien nombreux furent les camarades de Taine qui se firent un nom dans l’enseignement,

  1. Revue de l’Instruction publique, 6 juin 1856 ; réimprimé dans les Essais de critique et d’histoire.
  2. [13]