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CHAPITRE XVII

Décadence de Fontenay


L’esprit de foi, la pensée du ciel, le grand désir du salut, le besoin de racheter ses péchés par l’aumône selon la recommandation du prophète Daniel, la nécessité de se procurer de l’argent pour les croisades ou le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, l’ascendant clérical qui dominait toutes les classes de la société, toujours disposées à regarder les religieux comme des intermédiaires nécessaires entre le ciel et la terre, qu’il fallait se concilier par quelques générosités, l’immense richesse territoriale de la féodalité, qui dans ses propriétés pouvait tailler des domaines sans s’appauvrir, l’envie d’avoir droit aux prières et à la sépulture dans l’enceinte de l’abbaye, avaient élevé Fontenay à un degré de fortune vraiment surprenant pour une abbaye-fille. On pouvait lui appliquer le proverbe bourguignon :

« Partout où le vent vente
« Fontenay a rente. »

Il en avait au moins dans 120 villages de la Bourgogne. (Voir aux pièces justificatives).

Jusqu’ici nous avons suivi avec bonheur le développement toujours prospère de l’abbaye. Désormais