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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/151

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nauté, et qui lui fut concédé par le seigneur de Montbard, Rainard, oncle de saint Bernard et par Étienne de Bagé, 52me évêque d’Autun, aussi propriétaire de la vallée[1].

La pauvreté de la jeune abbaye fut bientôt adoucie par les largesses de la famille de Bernard, comme il est dit au chapitre des bienfaiteurs de Fontenay. Beaucoup de donations sont signées à Châtillon, in domo Verrici de ponte quæ est in insula[2].

Après avoir surmonté les premières difficultés de cet établissement, c’est-à-dire la construction de la petite église de Saint-Paul, celle du cloître et du grand dortoir, Godefroy quitte Fontenay pour se retirer à Clairvaux. Il ne cède pas à la fatigue, ni aux ennuis de ses fonctions abbatiales, mais il ne peut supporter plus longtemps la séparation de Bernard ; il a besoin de vivre à côté de lui ; sans lui il n’a que la moitié de sa vie. Bernard est abbé de Clairvaux, bientôt Godefroy sera son prieur, car tous les religieux savent les liens de parenté qui les unissent mais surtout l’affection qui semble ne taire qu’un cœur de leurs deux cœurs.

Comme prieur de Clairvaux, Godefroy écrivait en plein air sous la dictée de Bernard cette lettre si paternelle qu’il adressait à son neveu Robert pour l’engager a quitter Cluny et à revenir à Clairvaux ; il pleuvait, la légende dit que la lettre ne fut pas mouillée, et bientôt une chapelle construite dans

  1. Manuscrit de Châtillon.
  2. Chifflet, — 1462. Lapérouse, hist. chât. 163.