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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/75

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dans les mœurs. Aussi beaucoup de serfs des Bourgeois, trouvant leur servitude trop rude, venaient frapper a la porte de Fontenay, pour profiter du droit d’asile ou vivre sous une autorité plus paternelle.

Ces différents serviteurs de Fontenay se croyaient ennoblis à leurs propres yeux à cause de la considération dont ils étaient environnés de la part des religieux. Leur dévouement était récompensé et soutenu par l’espérance de la sépulture avec les prières réservées à un moine ; l’avenir ne leur offrait aucune inquiétude, ils avaient devant eux le monastère qui leur promettait l’entretien in victu, in vestitu, la nourriture et le vêtement ; ils pouvaient amasser un petit pécule personnel avec lequel ils acquéraient quelques parcelles de terre ; ainsi les champs de la Fontaine-Ferrée et de Saint-Laurent furent achetés par des hommes de l’abbaye à laquelle ils furent cédés plus tard ; ils pouvaient se marier avec les serves des autres seigneurs, ils portaient le nom de serfs, mais ils avaient pour ainsi dire tous les droits des hommes libres.

Cette douceur vis-à-vis les convers, les Donati et les serfs préludaient naturellement à leur affranchissement qui leur fut accordé aussitôt que les religieux crurent qu’ils étaient mûrs pour jouir de ses avantages et éviter ses inconvénients.

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