Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
CHARLES MONSELET


mis ma montre au mont-de-piété, dans la maison où Molière mourut.

L’Époque me renvoie à demain. Je vais avec Fernandez à la France théâtrale. Ce journal me presse sur son cœur.

Houzé m’adresse sa lettre de traité pour un roman : quatre cent soixante francs un volume de 300 pages. C’est convenu !


Mardi, 18 septembre 1846. — Le Houzé abonde dans mon domicile. L’Époque me renvoie de nouveau à demain pour me donner de l’or.

Le soir, je vois le Chaperon Rouge aux Folies.


Mercredi. — Je vais rendre une visite à Deveria, qui a joué dimanche à la Porte-Saint-Martin où il est sur le point d’être engagé. Effusion.

Houzé est venu cinq fois aujourd’hui. Je suis, à présent, son seul rédacteur. Les articles du numéro d’octobre, à peu près tous de moi, seront signés : Gabriel Richard, André Thomas et Charles Monselet.

Je t’enverrai, sous peu, deux ou trois petits romans à confectionner sur un sommaire. Attends, attends, tu ne te plaindras pas de manquer d’ouvrage.

Exercice de l’Époque. L’Époque m’octroie les cinquante francs d’usage. — Vergniaud me dit de venir tous les jours passer régulièrement une heure au bureau, en me confiant la résurrection du Petit Journal dans le feuilleton. Ce travail quotidien, composé de cancans artistiques et littéraires, me sera payé sur le pied de dix centimes la ligue — mes grands feuilletons quinze centimes. C’est ce qu’il me trouve de mieux, en attendant, dit-il, la grande révolution qui se mitonne dans la direction de l’Époque.

Ceci m’inquiète, nous verrons. Il faudra que je cause de tous ces micmacs avec le sourd Anténor.

Silence et mystère !


Jeudi. — Travail. Passé une heure à l’Époque. Été au Théâtre-