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CHARLES MONSELET

Cristi ! qu’ai je fait au ciel aujourd’hui ?

Alors, je me replonge dans les Houzé ! Je demande cent francs au Livre des familles ; il fait la grimace, mais il me les promet pour demain.


Mardi. — J’inaugure ce jour, I er décembre 1846, en touchant cent francs chez Houzé ! Là-dessus, je paye mon loyer.

Mœurs parisiennes. — On paye son loyer à Paris.

Le soir, je vais voir le Cid, au Théâtre-Français, par Rachel. C’est une assez piètre actrice, entre nous.


Mercredi. — Visite à l’Artiste. Il fait un temps si affreux que Houssaye se prive de m’y venir apporter de l’argent. Enfin ! vue de Paul Mantz, un petit Bordelais, plus petit, mais plus âgé que moi.


Jeudi. — L’Artiste m’a octroyé cent francs.


Vendredi. — Je fais ma Revue pour l’Artiste. Je réfléchis si je dois t’envoyer cinquante francs ; je crains que tu ne les dissipes mal à propos. Suis philanthrope, Richard ! Il y a tant de pauvres qui n’en ont pas.

Définitivement, je ne t’enverrai rien.

Si, je t’enverrai quelque chose, mais demain !


Samedi. — Je bouleverse le Livre des familles de fond en comble. À partir de 1847, le sous-titre est : journal moral, religieux, littéraire, historique, artistique, scientifique, etc… Ce n’est plus déjà un journal d’enfants. J’y joins une Revue parisienne, théâtres, ouvrages… etc.

Houzé, ce vieillard à capitaux, désirerait avoir un représentant de notre journal à Bordeaux…


Lundi. — Travail à la bibliothèque sur Rétif de La Bretonne.


Mardi. — Excursion à l’Époque.


Mercredi. — Houzé m’invite à déjeuner chez lui, en compagnie de plusieurs Langlumé, Dufournel, et autres receveurs