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CHARLES MONSELET


guré une ère nouvelle ; à son tour, l’Époque, à son apparition, avait fait un tapage énorme et bouleversé l’état des choses. La révolution de 1848, en supprimant le cautionnement et l’impôt sur le timbre, rendit à la presse sa liberté, liberté à peu près sans limites, mais qui fut de courte durée.

Les sanglantes journées de Juin, qui suivirent, eurent pour premier effet de supprimer une partie des libertés acquises, — l’empire, en 1851, les supprima tout entières.

Mais, dans l’intervalle, que de feuilles nouvelles avaient vu le jour, quel pas en avant avait été fait !

La ligne de copie commence à être payée régulièrement quinze et vingt centimes : la révolution s’accentue.


À la suite de ces événements, Charles Monselet parcourt les barricades et fait la chasse aux faits divers : il trace des Physionomies de Paris dans la Presse, dans la Patrie et dans l’Assemblée Nationale que vient de fonder M. de Lavalette.

Le 2 mai suivant paraît l’Avant-Garde de Lherminier ; — Monselet fait partie de la rédaction.

Le 21 mai, M. Auguste Vitu lance le Pamphlet, — journal quotidien illustré. Autour de M. Auguste Vitu vient se grouper toute une jeune génération d’écrivains : Théodore de Banville, Champfleury, Paul Féval, Charles de la Landelle, Henry Mürger, Charles Monselet, Henri Nicolle, Arthur Ponroy, etc…

Monselet écrit encore au Journal d’Alphonse Karr, qui compte au nombre de ses collaborateurs : Méry, Lireux, Théophile Gautier, Louis Lurine, Tournachon et Francis Wey…

Surviennent les journées de Juin : d’une fenêtre de la rue de Rocroy il assiste au combat du clos Saint-Lazare ; il reprend, en outre, sa chasse aux faits divers, en compagnie de Romieu et de Théophile Steiner — un Privat d’Anglemont en sabots.

Bientôt réapparaît Anténor Joly, que la république a transformé :

« … Au lendemain des journées de Juin, a raconté Charles