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Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/146

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CHARLES MONSELET

vient de fonder M. Chambolle (1er mars 1849), au Messager de l’Assemblée d’Eugène Forcade et Félix Solar (mars-mai 1851), au Pays, dirigé par Lamartine et Arthur de La Guérouuière (septembre-décembre 1851), à l’Assemblée Nationale dont Mallac est le rédacteur en chef (1852-1853) ; puis, bientôt après, au Paris et à l’Éclair, de M. de Villedeuil, où trônent les Goncourt, à la Revue de Paris, de Cormenin et Laurent-Pichat, à la Chronique de France, au Voleur, à l’Athenœum… à la Presse et à l’Artiste enfin, qu’il n’a jamais quitté et où il se montre de temps à autre. Où n’écrit-il pas, parbleu !

Il est même un instant rédacteur en chef d’uu journal littéraire : la Semaine Théâtrale.

« Ô souvenirs d’une haute position trop peu de temps gardée ! » s’écrie Charles Monselet.

Mais laissons-lui le soin de nous conter lui-même cet épisode :

« … Cette période d’éclat remonte à l’hiver de 1851.

» Mes commanditaires étaient deux libraires, Giraud et Dagneau, les premiers éditeurs de la Dame aux Camélias.

» Ces jeunes présomptueux rêvaient d’avoir un organe influent, quelque chose entre la Revue des Deux Mondes et l’Entr’acte. Ils s’adressèrent à moi pour leur composer une rédaction d’élite.

» Au bout de quelques jours, je leur amenai, beaux de fierté et d’audace, Champfleury, Armand Baschet, Charles Baudelaire, Henry de la Madelène, Gérard de Nerval, André Thomas, Georges Bell, Angelo de Sorr, Théodore de Banville, Henri Nicolle, Charles Asselineau, Alfred Busquet, Fauchery, tous mes amis, en un mot.

» Les deux libraires furent éblouis.

» Une première réunion, dont le but était de chercher un titre au nouveau journal, eut lieu chez Armand Baschet, le plus millionnaire de nous, dans ses appartements de l’hôtel de Seine, rue Dauphine.