Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/15

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PRÉFACE

« Chez Carjat, hier, dans le jardin illuminé de lanternes vénitiennes. Vu un homme jeune, éloquent, bruyant, sympathique, très écouté sur la rive gauche, le porte-parole de la jeunesse éprise de liberté : on me le nomme, c’est Gambetta. Tout près de lui, debout, un verre de bière à la main, grand et large comme le roi Gambrinus avec une barbe assyrienne et une allure de paysan franc-comtois, Gustave Courbet parlait art, peinture — très haut : « — Des Greuze ? J’en ferai à la douzaine, quand on voudra, des Greuze ! » Salué Banville, très doux, très bon, très narquois. On me montre un petit homme court, dodu, bedonnant, l’air gai, gras et fin, dont l’œil pétille derrière des lunettes. C’est Charles Monselet. Je m’approche et je