Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
CHARLES MONSELET

tionnaire (17 août-29 aovembre 1792), — étude qui avait précédemment paru en feuilletons dans l’Assemblée Nationale (1851-52).

Le mot anecdotique explique suffisamment l’idée de l’ouvrage et le réduit à ses justes proportions. L’auteur s’intéresse plus particulièrement aux comparses de la Révolution et essaye d’attirer l’attention sur les figurants de ce grand drame, sur Théophile Mandar et sur Pépin Degrouhette, Vilain d’Aubigné, Laveaux, Coffinhal-Dubail, etc… Poursuivant toujours son œuvre de résurrection des écrivains secondaires du siècle dernier, il fait la lumière sur Jacques Cazotte, l’auteur du Diable amoureux. En chroniqueur consciencieux, il raconte également le vol des diamants de la couronne dans ses moindres détails : — c’est un des chapitres les plus intéressants de ce livre.

L’année suivante, Monselet écrivit encore pour le libraire Giraud la préface d’une nouvelle édition d’Armance — de Stendhal — édition qu’il avait conseillée et qui fut faite par ses soins. (Armance ou Quelques scènes d’un salon de Paris. — Paris, 1853.)

« Cette préface, a écrit plus tard l’auteur (Catal., 1871), a cela de curieux et d’inusité qu’elle est un éreintement de Stendhal-Beyle… »

L’ouvrage est devenu rare en librairie et cette page de Monselet est assez ignorée pour que nous croyions devoir la reproduire ici — du moins en partie :

« Voici une des premières compositions romanesques de ce Stendhal, de qui l’on paraît vouloir s’engouer aujourd’hui. Armance parut en 1827, chez le libraire Urbain Canel, qui fut un des principaux libraires intéressés dans le mouvement romantique. Publiée en trois volumes in-12, comme se publiaient alors tous les romans, l’œuvre de Stendhal n’eut guère de retentissement, bien qu’elle soit remarquable à beaucoup de titres. Cela vient sans doute de ce qu’Armance a été écrite à