mement sévère, le relégua dans une mansarde de sa maison appartenant aujourd’hui à son neveu, saus qu’elle ait presque subi de changement, et c’est là où Rétif fit son premier ouvrage : l’École de la jeunesse.
» Né avec une imagination ardente, n’aimant ni le calme ni la paix, inconstant dans ses goûts et ses idées, recherchant les aventures et les voyages pour satisfaire ses penchants, et puis fatigué de la rigueur avec laquelle il était traité, privé de ces soins et de ces caresses de la famille qui adoucissent l’âme et rafraîchissent le cœur, Rétif résolut de se rendre à Paris, piqué sans doute par la tarentule de l’indépendance et de l’ambition… »
À partir de là, l’abbé s’égare à la suite de Rétif dans le dédale de cette existence ; peut-être hésite-t-il après tout, au seuil de certains endroits, à retrousser sa soutane pour le suivre.
À son tour, M. Victor Vignon, un des petits-fils de Rétif de La Bretonne, apporta quelque temps après un supplément de notes auxquelles il joignit quelques desiderata pour une nouvelle édition de l’ouvrage de Monselet. Mais cette seconde édition est encore à paraître, et l’on peut s’étonner qu’avec tous les éléments nouveaux qu’il avait réunis, l’auteur n’ait pas complété son premier travail. Aujourd’hui que la lumière est complètement faite sur Rétif de La Bretonne et que la postérité a rendu justice à cet écrivain qu’elle apprécie à sa juste valeur, la publication de ces notes n’a peut-être plus la même utilité : leur importance d’ailleurs nous empêche de leur accorder la moindre place dans ce volume ; cela nous entraînerait en outre trop loin de notre sujet, auquel nous nous hâtons de revenir.
… Sur ces entrefaites, Monselet crut avoir acquis assez de notoriété pour pouvoir décemment se montrer à Bordeaux — en enfant prodigue… d’esprit — et, au commencement