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SA VIE, SON ŒUVRE

» Tout d’abord, le volume devait porter la macabre étiquette de Fosse commune, mais c’est avec l’appellation plus souriante de Lorgnette littéraire que, finalement, il parut en 1857.

» Un tout petit livre, cette Lorgnette littéraire, Dictionnaire des grands et des petits auteurs de mon temps, mais petit livre qui a toutes chances de rester et qui, peut-être bien, est le meilleur ouvrage de son auteur, lequel, cependant, en compte d’exquis en son bagage, tels que les Oubliés et les Dédaignés, tels que les Tréteaux, tels que Monsieur de Cupidon… »


Le libraire Poulet-Malassis, dont il est question, était littérateur lui-même, élève de l’École des chartes, et avait commencé par être le camarade de ceux dont il devait devenir l’éditeur :


Avant d’éditer la Lorgnette, il avait déjà réuni en deux volumes, sous ce titre : les Oubliés et les Dédaignés, les résurrections littéraires que Monselet avait tentées ça et là avec succès.

Ces oubliés, aujourd’hui moins dédaignés pour la plupart, s’appelaient : Mercier, Dorat-Cubières, le cousin Jacques, Desforges, Linguet, Olympe de Gouges, Dorvigny, Gorgy, La Morency, Plancher-Valcour, Baculard-d’Arnaud, Grimod de La Reynière.

Monselet les présenta aux lecteurs en une courte préface, dont nous extrayons les passages principaux ;

« On est généralement fixé et d’accord aujourd’hui sur le rôle philosophique du xviiie siècle. Nous n’avons donc pas pu songer à en éclairer des côtés nouveaux. Notre intention unique a été de chercher, en dehors de l’Académie et de l’Encyclopédie, le trait d’union qui rattache la littérature d’autrefois à celle de maintenant. Nous n’avions pas à suivre la filiation des talents supérieurs ; mais dans un ordre