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SA VIE, SON ŒUVRE

une comédie eu trois actes — les Dindons de la farce — de MM. Charles Monselet et Alphonse Lemonnier.

Charles Monselet a été également accueilli à la Comédie-Française — en compagnie d’un écrivain délicat et poète exquis que le Destin s’était plu à placer sur sa route, — j’ai nommé M. Paul Arène, dont le talent sympathisa, dès la première heure, avec celui de Monselet, — sympathie littéraire qui se changea en une amitié profonde.

Le résultat de cette collaboration fut un petit acte en vers, l’Ilote, représenté le 17 juin 1875 — où les dons de chacun des deux auteurs s’unissent et s’harmonisent si heureusement.

Mais la collaboration la plus précieuse de Monselet est encore celle que lui proposa le compositeur Ferdinand Poise, qui partageait les mêmes goûts et le même amour pour le xviie et le xviiie siècle que l’auteur des Oubliés et Dédaignés. Ce musicien, de talent si fin, si distingué, d’esprit si français, s’accorda à merveille avec Monselet : les collaborateurs qu’il lui présenta étaient en plus des gens d’une telle valeur ! Le premier, en effet, s’appelait Marivaux — le Marivaux de la Surprise de l’amour, que Monselet traduisit en un gracieux livret d’opéra-comique. Le second s’appelait… Molière. — Bah ! Molière ? — Oui, Molière, le Molière de l’Amour médecin — et l’Amour médecin, sous la plume de Monselet, devint de même un livret d’opéra-comique sur lequel Poise brodait ses plus délicieux accords.

Ah ! les collaborateurs merveilleux que les auteurs en compagnie desquels Monselet se présentait ainsi au public, et comme notre écrivain savait se retrancher discrètement derrière leur célébrité, tout en se glorifiant de leur voisinage.


Messieurs, mesdames, nous voilà
Avec Molière, en escapade.
Dans les verts sentiers qu’il foula,
Messieurs, mesdames, nous voilà !