Voici ce qu’écrivit à ce sujet M. Pierre Véron, dans le Charivari du 7 mars 1879 :
« Charles Monselet, un des vétérans du journalisme fantaisiste ; Charles Monselet, un des maîtres de l’art du bien dire ; Charles Monselet, l’humoriste délicat, l’historien raffiné des Oubliés et Dédaignés, le critique ingénieux, pose sa candidature à l’Académie française.
» La chose est absolument certaine.
» Monselet, dès son retour de Nice, où il est en villégiature momentanée, commencera sa solennelle tournée de visites.
» Ici je vois certains austères froncer leur majestueux sourcil, et, du haut de leur dédain olympien, grommeler :
» — Peuh ! voyez-vous cela !… un petit journaliste à l’Académie !
» Prononcer petit journaliste en pinçant les lèvres, et Académie en enflant le son.)
» Et pourquoi non, s. v. p. ?…
» Où avez-vous pris d’ailleurs vos classifieations ?
» Que signifie petit journalisme ?…
» C’est uue des gloires de la France, que ce bataillon de francs-tireurs, toujours en campagne, qui a trouvé moyen de plus dépenser d’esprit que les soi-clisanl sérieux ne dépensaient d’ennui et de nullité.
» Le petit journalisme ! Presque tous ceux qui valent quelque chose en littérature ont passé dans ses rangs.
» À l’heure qu’il est, il a fait sa trouée dans les colonnes les plus solennelles.
» On ne peut plus se passer de lui.
» Allons, mon cher Monselet, portez ferme le drapeau.
» Oui, c’est comme petit journaliste, que vous devez être élu… si l’Académie tient à représenter vraiment sous toutes ses faces l’esprit français. »
Monselet se présenta donc aux suffrages de l’Académie