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Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/295

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XVII

« Je ne sais rieu de plus attristant — a écrit M. Maurice Peyrot — (Observateur français, 24 mai 1888) que la lente agonie de l’homme de lettres, acclamé à son heure, et dont le public se détache peu à peu quand la vieillesse, survenant avec son cortège de maux implacables, frappe de stérilité le cerveau jadis fécond et fait s’écrouler à jamais tous les rêves de gloire si longuement et si tendrement caressés ! De quelles désillusions, de quelles révoltes contre le destin s’emplit alors le cœur de l’écrivain qui sent son imagination, devenue rebelle, se dérober aux efforts de sa volonté, et qui suit d’un œil morne et désespéré les défaillances chaque jour plus nombreuses de sa pensée !

« N’est-ce pas mourir deux fois que d’assister ainsi, témoin désolé mais impuissant, à la destruction irréparable de son talent, et de se survivre en quelque sorte à soi-même !… »


C’est ce qui devait arriver à Charles Monselet, que la maladie frappa à plusieurs reprises, semblant ménager ses coups avec quelque cruauté.

Ce fut vers la fin de l’année 1883 que ce charmant écrivain — dont la vie n’avait été qu’un perpétuel sourire — ressentit les premières atteintes du mal qui devait l’emporter. Une congestion pulmonaire provoqua plusieurs crises foudroyantes dont la robuste constitution de Monselet triompha cependant, — mais si le mal n’emporta pas le malade, il le marqua de son sceau fatal.