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Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/43

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SA VIE, SON ŒUVRE


de Bisson, cet intrépide marin qui fit sauter son brick tout chargé de pirates. » Et il ajoute encore : « Bisson était Breton. Oh ! les bonnes et dures têtes ! »


Ailleurs, il consacre un feuilleton à Hyacinthe Dorvo, une figure originale qui a sa place marquée dans la littérature dramatique de la Révolution — triste époque d’ailleurs pour la littérature. Dorvo est principalement connu pour être l’auteur des Envieux, cinq actes en vers représentés avec succès sur la scène de l’Odéon, le 28 ventôse an VII. Le soir même de cette représentation, quelques heures après la sortie du public, « ce magnifique théâtre devenait la proie d’un incendie, allumé par une main inconnue. Dorvo en pàtit comme les acteurs ; l’Envieux n’eut jamais de seconde représentation ». À ce titre seul, le nom de cet auteur malchanceux méritait d’être conservé ; sa qualité de Breton le désigna en outre à Charles Monselet, qui n’eut garde de le laisser disparaître sans prononcer au moins son oraison funèbre. (Messager de l’Assemblée, no du 14 mars 1851.)


Il est une figure plus curieuse que Monselet ne pouvait manquer de mettre en lumière, — je veux parler de Charette, le général des guerres de la Vendée. Déjà, en préparant son Histoire anecdotique du Tribunal révolutionnaire, Monselet avait dû rencontrer maintes fois sur ses pas cette terrible silhouette du héros de la chouannerie, mais ce n’est pourtant qu’en 1883, à propos d’un tableau de M. Le Blant, exposé au Salon (l’Exécution de Charette, que le chroniqueur entreprit le portrait de ce redoutable chef de partisans, qui n’est pas le moins curieux de ses compatriotes, — car Charette, qualifié de Vendéen, est originaire de Couffé, un bourg de la Loire-Inférieure, situé près d’Ancenis.

Charles Monselet a pu d’ailleurs recueillir des souvenirs de auditu ; il écrit en effet ces lignes :