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III

M. Monselet père, que l’amour des livres entraîna de bonne heure vers la librairie, avait fondé au début un cabinet de lecture à Bordeaux : c’était alors un tout jeune homme revenant du camp de Boulogne après avoir fait partie des équipages de la Hotte. Son premier passage à Bordeaux fut d’assez courte durée ; notre libraire émigra bientôt à Nantes, sa ville natale, où il épousa, en 1824, Mlle Hortense Smets.

En 1834, M. Monselet abandonnait de nouveau son salon littéraire de la place Graslin pour revenir se fixer à Bordeaux, où il établit cette fois un dépôt de beurre de Bretagne sur les allées de Tourny. — Cuisine et littérature mêlées ! — C’est à cette école-là que ne pouvait manquer de s’éveiller en l’esprit du jeune Charles l’amour des belles-lettres… et aussi des belles sauces.

Dans l’intervalle, en 1831, un autre garçon était né, Prosper Monselet, dont mon père fut le parrain : une certaine conformité d’idées et de vues devait resserrer par la suite les liens de cette fraternité.


À Bordeaux, Charles Monselet entra à l’institution Benoît, rue de Gourgues, no 19, où il se lia dès le premier jour avec un jeune homme qui devait plus tard être son premier collaborateur et rester, jusqu’à l’heure de sa mort, un de ses plus fidèles amis : j’ai nommé M. Gabriel Richard Lesclide, bien connu pour avoir été, dans ces dernières années, le secrétaire particulier de Victor Hugo. M. Richard Lesclide est aujourd’hui attaché à la direction des moulages, au musée du Louvre.

Je me hâte, toutes les fois que l’occasion s’en présente, de