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Page:Monselet - Curiosités littéraires et bibliographiques, 1890.djvu/203

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ET BIBLIOGRAPHIQUES

Cassandre. — Vous me donnerez à souper ! Vous êtes adorable ; jamais je n’ai connu rien de si charmant que vous.

Isabelle. — Vous m’aimez donc bien ?

Cassandre. — Je crève d’amour, voyez comme je tousse.

Isabelle. — Je puis donc, cela z’étant ainsi, vous prier de me faire un plaisir.

Cassandre. — Parlez, mignonne, que puis-je faire ?

Isabelle. — Mon bon ami, vous pouvez me prêter dix écus ?

Cassandre. — Mais savez-vous bien que ce sont trente livres ?

Isabelle. — Oui, mon cher z’amant, c’est à cause que je le sais que je vous prie de me les prêter ; je n’ai point z’assez de quoi vous donner à souper.

Cassandre. — Je ne me soucie point de faire bonne chère, moi ; la sobriété donne la santé, et la santé est le plus grand de tous les biens. Une salade et ce qu’on aime me suffisent à merveille.

Isabelle. — Mais ce n’est pas encore tant pour souper, c’est pour avoir deux chaises et une table.

Cassandre. — Nous nous en passerons, nous souperons sur le lit.

Isabelle. — J’ai trop d’honneur pour vous recevoir comme ça ; je croyais que vous m’aimiez, mais vous ne m’aimez point. Je suis bien malheureuse !

Cassandre. — Eh bien ! ma chère, je n’y puis plus tenir. Voulez-vous quinze francs ?