Du reste, aucune excuse pour un aussi long retard, alors que le pauvre abbé invoquait l’urgence en termes si pressants (la saisie ! la prise de corps !). C’est de l’eau bénite de cabinet, pas autre chose.
Et cependant Voltaire était sincère dans l’expression de ses sentiments d’estime pour l’abbé Prévost. Il le considérait beaucoup, et prisait fort sa critique, à laquelle il reconnaissait un caractère d’honnêteté et de politesse.
Remerciez, — écrivait-il à Thiriot, — remerciez, je vous en prie, de ma part, l’auteur du Pour et Contre des éloges dont il m’a honoré, je suis bien aise qu’il flatte ma vanité, après avoir si souvent excité ma sensibilité par ses ouvrages.
Cet homme-là était fait pour me faire éprouver tous les sentiments.
Aussi, je le répète, c’est beaucoup, c’est énorme, d’avoir eu pour soi l’appréciation et la sympathie de Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau.