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Page:Monselet - Curiosités littéraires et bibliographiques, 1890.djvu/55

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ET BIBLIOGRAPHIQUES

L’ASSASSIN

Rien de nouveau ici-bas, — pas même la note violente émise par M. Jean Richepin dans sa Chanson des Gueux.

Bien avant lui, c’est-à-dire il y a dix ans, Amédée Rolland avait écrit le petit poème de l’Assassin, où se trouvent des vers qui ne le cèdent à personne pour la brutalité et le réalisme :

J’avais bu, j’ai tué ; mais c’est le sang qui grise !

Une fois que le vin du crime est répandu,
On en veut, il en faut. — Le vieux s’est défendu ;
J’allais pour le voler… c’est ce qui l’a perdu.

J’avais bu : j’ai tué le vieux à barbe grise.

Un enfant reposait à côté de son lit ;
Il s’est mis à crier : j’ai tué le petit.
J’aurais bien mieux aimé que l’enfant n’eût rien dit ;

Mais j’ai tué l’enfant, de crainte de surprise.

Aux cris désespérés, une femme accourut…
Elle pouvait sortir pour qu’on les secourût ;
Il fallut bien alors que la femme mourût.

Et tant de sang pour rien ! Je fis une bêtise.