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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/108

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Un échantillon suffira : « Fréron, dit-il, épousa ma sœur, il y a trois ans, en Bretagne. Mon père donna vingt mille livres de dot. Il les dissipa avec des… etc., etc. Après quoi, il fit partir ma sœur pour Paris, dans le panier du coche, et la fit coucher en chemin sur la paille. Je courus demander raison à ce malheureux ; il feignit de se repentir. Mais, comme il faisait le métier d’espion, et qu’il sut qu’en qualité d’avocat j’avais pris parti dans les troubles de Bretagne, il m’accusa en présence de M. de…, et obtint une lettre de cachet pour me faire enfermer. Il vint lui-même, avec des archers, dans la rue des Noyers, un lundi, à dix heures du matin, me fit charger de chaînes, se mit à côté de moi dans un fiacre, et tint lui-même le bout de la chaîne. »

Faut-il frissonner ? faut-il hausser les épaules ? Décidément Fréron n’est pas heureux en beaux-frères. L’exaltation fut toujours un peu le partage des Royou, et Corentin me paraît avoir été dosé plus fortement que les autres. Sa vie, dont je serai