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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/119

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continuation du privilège de l’Année littéraire. Mais Stanislas n’avait que dix-neuf ans ; il ne pouvait guère être qu’un prête‑nom. L’abbé Grosier, qui depuis longtemps était l’associé du père, ne suffisait pas à la besogne ; la veuve s’adressa à l’abbé Mercier Saint-Léger, un érudit, un infatigable. L’abbé Mercier Saint-Léger devint la providence du journal. Lorsque personne n’envoyait plus rien, lui faisait articles sur articles, deux par chaque feuille. On fut obligé de le modérer, et l’abbé se fâcha. Le pauvre Stanislas en vint alors aux excuses ; dans une lettre du 20 mai 1776, datée encore du collège Louis-le-Grand, il lui demande pardon de n’avoir pas mis ses deux articles dans le même numéro : « Je vous en conjure, monsieur, lui dit-il, revenez sur mon compte, ne m’accusez pas d’ingratitude. Je sens toute l’obligation que je vous ai. » Trois mois après, l’abbé n’était pas revenu entièrement, et Stanislas lui écrivait une seconde lettre : « Vous êtes le seul ami qui, après la mort de mon père, m’ait aidé de si bonne grâce ; aucun ne