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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/127

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Ne laissons pas le lecteur sous l’impression du dédain intéressé de La Harpe. L’attitude du petit Fréron ne fut pas aussi piteuse qu’il veut le faire croire. Voici la version de la Chronique scandaleuse, un recueil sans parti pris : « Le jeune Fréron s’est fait beaucoup d’honneur par la fermeté noble et décente avec laquelle il a soutenu la vive mercuriale du lieutenant de police sur la manière dont il avait traité le comédien Desessarts dans ses feuilles. Les protecteurs de l’histrion exigeaient du journaliste une rétractation en forme d’excuses. Le magistrat fit venir Fréron et lui ordonna d’ôter son épée. — J’aime mieux, dit-il, rendre mon épée que ma plume ! »

La vérité est que défense fut faite à Stanislas de signer et d’écrire désormais dans l’Année littéraire, dont la direction passa presque entièrement aux mains de l’abbé Thomas Royou, frère de Mme Fréron. Que devint dès lors Stanislas ? Je demande la permission de le suivre dans les différents chemins où il va s’engager ; mais, cette carrière qui fut si bizarre, si diverse, et où