dépit des accusations et des calomnies dont il fut constamment l’objet. Il y a, ce me semble, dans ce fait, de quoi préserver suffisamment sa moralité, et c’est avec une certaine complaisance que je m’y arrête, avant d’entrer dans le récit des incroyables tortures de Fréron. J’ai besoin de m’appuyer sur ces deux témoignages, afin de n’être pas assailli moi-même par le doute, tant les imprécations que je m’apprête à traverser m’apportent de trouble par leur unanimité. Peut-on admettre qu’un roi aussi entouré que Stanislas ait été aveuglé sur le compte de Fréron ? Est-il possible d’imaginer que la religion de la reine de France ait été surprise, sa vie durant, par un homme que ses ennemis dotaient de tous les vices et de tous les crimes ? Cela n’est pas supposable. Les souverains sont mieux instruits qu’on ne veut le dire. Ni Stanislas ni Marie Leckzinska n’ont ignoré la funeste renommée de Fréron ; les rapports ne leur ont certainement pas manqué ; ils ont tout su, et ils n’ont rien cru. Eux aussi, ils y ont mis de l’obstination ; eux
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Apparence