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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/28

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lui coûter un certain effort de mesure, n’appartient encore qu’au style dédaigneux. « J’ai été assez surpris, dit-il[1], de recevoir, le dernier de décembre, une feuille d’une brochure périodique intitulée : l’Année littéraire, dont j’ignorais absolument l’existence dans ma retraite. » On sait ce qu’il faut penser de cette ignorance. Il ajoute : « Je me suis informé de ce qu’était cette Année littéraire, et j’ai appris que c’est un ouvrage où les hommes les plus célèbres que nous ayons dans la littérature sont souvent outragés. C’est pour moi un nouveau sujet de remerciement. Je dois dire en général, et sans avoir personne en vue, qu’il est un peu hardi de s’ériger en juge de tous les ouvrages, et qu’il vaudrait mieux en faire de bons. » Voilà, pour Voltaire, un point de vue bien banal et bien mesquin.

  1. Pas si surpris ! car trois semaines auparavant il mandait à Thiriot : « Je vous prie de m’envoyer par M. Bouret, ou par quelque autre, la Femme qui a raison, et la malsemaine dans laquelle Fréron répand son venin de crapaud. » (15 décembre 1759.)