Aller au contenu

Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voix nombreuses. — À bas Wasp ! à bas Frelon !

Sautereau de Marsy, à Fréron. — Mon ami, votre supplice est fini : Wasp ne se montre plus dans la pièce.

Fréron. — C’est une faute, et je ne reconnais là ni l’habileté ni la méchanceté de l’auteur. N’importe ; voilà un triomphe que les amis de Voltaire essayeront de racheter bien cher dans l’avenir. Ce n’est pas moi qu’on immole en scène, c’est la liberté d’examen. À vouloir étouffer une voix, on risque un principe. Et il est heureux, croyez-moi, que cette attaque se soit ruée contre une volonté aussi énergique et une conviction aussi solide que la mienne. Sans cela, c’en était fait de la critique. Pour la première fois de ma vie, je ressens un mouvement d’orgueil et je me trouve au niveau de mon devoir. Quittez donc vos visages désolés, mes amis, et regardez-moi en face : les insultes de cet homme sont passées, et j’existe ! le vent de sa haine ? soufflé, et je suis debout ! Ne croyez pas aux invectives ; elles n’ont