— Puis, j’entre dans l’habitation en me disant : Tiens, ce n’est pas laid, cela ! pourquoi n’achèterais-je pas cela ? Achetons cela. J’y viendrai avec mon ami Colombin, avec ce cher Colombin.
— Merci.
— Allons, allons, Bécheux a acheté le pavillon Porqueval, dit un membre du Club.
— Nullement, répliqua Bécheux, et voilà l’endroit où je sollicite toute votre attention.
— Messieurs, c’est bien réellement un avocat ; je le reconnais à cette formule.
— Bécheux, notre attention vous est acquise.
— Voici. En acheteur scrupuleux, je fais le tour de l’immeuble, je visite le jardin ; je ne rencontre personne. La cave était placée sous le perron, je veux aussi explorer la cave ; j’y pénètre. Il n’y avait pas deux minutes que je lorgnais les tonneaux, lorsque j’entends la porte qui se referme. J’étais prisonnier.
— Prisonnier !
— Hum ! cela tourne à l’Anne Radcliff.
— Je me disposais à appeler, lorsqu’en m’approchant de la porte, j’aperçus, par les jours que de dessinaient les arabesques de fonte… devinez quoi ?
— Messieurs, Bécheux n’est pas seulement un avocat, c’est encore un romancier ; voyez quelle habileté dans les suspensions de son récit.
— Puisqu’il exige, dit un joueur, fournissons-lui la réplique. Voyons Bécheux, qu’aperçûtes-vous ?
— Un fantôme ?
— Un chevalier couvert d’un casque à plume rouge et à visière noire ?
— Une licorne qui vomissait des flammes ?
— Non, messieurs, j’aperçus une femme, une femme très belle et que je reconnus aussitôt.
— Voilà Bécheux en bonne fortune !
— Le fat !
— Vous connaissez toutes celles que j’ai vues, messieurs.