Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE VI

La course aux échasses.


Le lendemain, dans la matinée, la voiture de l’ Hôtel du Globe emmenait Marianna vers la pointe du Sud, où nous savons que demeurait la comtesse d’Ingrande. Marianna était seule. Cet aveu de sa position équivoque la fit recevoir froidement par la comtesse ; mais Marianna s’y attendait et ne fut pas surprise. La seule chose qui aurait pu la surprendre, et la seule précisément qu’elle ne remarqua pas, c’était l’extrême attention avec laquelle la marquise de Pressigny l’examinait de la tête aux pieds. Il entrait évidemment plus que de la curiosité dans le regard fin et patient dont l’enveloppait la douairière.

Marianna fut simple et digne dans l’expression de sa reconnaissance pour Amélie ; les paroles qu’elle trouva gagnèrent le cœur de la jeune fille qui, sans le regard impérieux de sa mère, lui aurait tout de suite tendu la main.

— Vous m’avez sauvée d’un grand péril, lui dit Marianna, du plus grand de tous, à ce qu’on prétend, de la mort ; je