Aller au contenu

Page:Monselet - Le Marquis de Villemer par George Sand, paru dans Le Figaro, 14 novembre 1861.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

me permettait pas autrefois de lâcher un livre avant que je l’eusse terminé ne serait-elle qu’un privilège de la jeunesse ? Je me souviens d’avoir dévoré le Secrétaire intime, et d’avoir vu l’aube se lever sur la Dernière Aldini. Ou bien, est-ce que, par hasard, mon goût se frivoliserait ? Est-ce que je voudrais être amusé avant tout ?

Mais non, je lis autant qu’autrefois ; — et je vais plus qu’autrefois aux livres d’un ordre élevé et même sévère. Alors, c’est donc dans le Marquis de Villemer que je dois rechercher les causes de ce refroidissement, ou plutôt de cet apaisement ; j’avoue que cette recherche ne laisse pas de m’intimider, bien que la perte momentanée de mon enthousiasme n’entame en rien mon admiration pour George Sand.

Le sujet du Marquis de Villemer rappelle la Paméla de Richardson et la Nanine de Voltaire. Toujours une jeune fille pauvre accueillie par une femme de qualité !