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Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/20

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sont pas moins de bons et gros scandales. Il vous en est revenu plusieurs aux oreilles, sans doute, et parmi ceux-là certaine anecdote avec la femme d’un marchand de la place Maubert, petite brune à qui j’avais tourné la tête, et qui se sauva un jour du domicile conjugal en emportant argenterie et bijoux.

Le mari jeta feu et flammes, il parla de procédure ; mais, en ce temps-là, qu’est-ce qu’eût pesé un mari dans la balance de la justice ? Le brave homme finit par entendre raison, — et, un soir, il se pendit mélancoliquement dans sa cave.

On a dû vous parler aussi de la fille d’un conseiller au parlement ; cette charmante et très-spirituelle personne voulait à toute force m’épouser ; moi, je ne voyais rien à redire à cette intention, qui me paraissait louable en tout point. Le conseiller seul se désolait à l’idée de m’avoir pour gendre ; c’était une de ces épaisses marionnettes de robe, incapable de rien comprendre à la moindre fredaine, un personnage ridicule, couvert des pieds à la tête de la rouille des vieux préjugés. Je ne sais où ce mal-appris avait été quérir ses renseignements sur mon compte ; mais il n’était sorte d’impertinences