Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à dissimuler. Nous vîmes que nous nous compromettions mutuellement, et que notre véritable place, pour un tête-à-tête, était aux Porcherons ou à la Tour d’Argent.

Il en résulta que j’expédiai le souper avec plus de diligence que je ne l’aurais fait en toute autre occasion ; — mais je voulais être généreux et faire oublier sa méprise à la Du Barry.

Ses yeux, — ses beaux yeux, — m’en témoignèrent une véritable gratitude.

Les quelques paroles que nous échangeâmes furent banales et prononcées presque à demi-voix.

Après le dessert, elle se leva ; et, pour la première fois, me souriant comme elle aurait souri à Louis XV, elle me donna sa main à baiser.

J’y appuyai respectueusement mes lèvres ; — et, lorsque je relevai la tête avec une involontaire émotion, elle avait disparu.

Pauvre femme ! on dit que vous l’avez guillotinée.