Il donne ensuite des conseils à Cubières, en l’engageant surtout à fuir son exemple.
Du ciel tu reçus en partage
Cette facilité, don funeste et charmant.
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Crains cette perfide sirène ;
Polis tes vers longtemps ; des vers faits avec peine
Avec plaisir sont toujours lus.
Dorat mourant voyait la vérité, et il avait le droit de la dire, même à son ami. Pourquoi Cubières ne l’a-t-il pas mieux écouté, ou pourquoi a-t-il oublié si vite ses derniers préceptes ?
Il n’alla pas au bout de cette épître ; il courut chez Dorat, qui habitait, je crois, rue Jacob. À son chevet étaient réunies mademoiselle Fannier, de la Comédie française, et madame de Beauharnais. Le poëte-mousquetaire tendit la main au poëte-écuyer, et lui dit avec un sourire que la fièvre décolorait : « Je vous ai envoyé de bien mauvais vers, mais ne m’en veuillez pas : ce sont les derniers… »
On connaît cette mort héroïque et charmante, digne de l’Opéra et digne de la Grèce. Le chevalier de Cubières en fut tellement affecté, que, pour honorer la mémoire de Dorat, il ne trouva rien de mieux, après lui avoir pris sa maîtresse, que de lui prendre son nom. Voilà pourquoi, à partir de ce moment, il se fit une loi de ne plus signer ses productions que Dorat-Cubières[1].
- ↑ Rivarol disait de Cubières, en faisant allusion à son admiration pour Dorat : — C’est un ciron en délire qui veut imiter la fourmi.
Il y a une autre épigramme de Rivarol ; c’est une cha-