barre de l’Assemblée législative, il offrit une somme de cent livres pour les veuves qu’avait faites le massacre du août. Il a dit lui-même : « Je suis entré avec une fortune dans la Révolution, j’en suis sorti pauvre[1]. » Peut-être aurais-je laissé de côté cette objection de mauvaise foi, si les Mémoires de madame Roland ne faisaient autorité en littérature comme en politique.
Quelque chose qui prouve également que Dorat-Cubières, loin d’avoir à gagner du pain, pouvait encore en donner aux autres, c’est ce passage d’un livre publié en 1816 sous le titre de Martyrologe littéraire : « Nos arquebusiers du Parnasse ont décoché sur le chevalier de Cubières toutes les flèches du ridicule pour ses opinions philosophiques et ses erreurs littéraires ; mais, parmi ces tirailleurs, il en est beaucoup qu’il a obligés, et nul n’a dit un mot de sa modeste bienfaisance. »
Au nombre de ses ennemis, on regrette de rencontrer l’abbé Morellet, — homme de goût, mais plus encore homme de passion, — qui, dans un long chapitre de ses Mémoires, le charge indignement et étourdiment. L’abbé Morellet avait été mandé à la Commune pour rendre compte de sa conduite politique : il se sauva, comme beaucoup de monde, par des réponses mensongères ou tout au moins ambiguës. On ne lui fit aucun mal ; mais son domestique l’ayant informé que, pendant son interrogatoire, Dorat-Cubières avait dit quelques mots
- ↑ Œuvres dramatiques de C. de Palmézeaux. Paris, madame Desmarets, 1810. 4 vol. in-18. Consulter l’avertissement placé en tête du premier volume.