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Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/193

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LE COUSIN JACQUES.

le voyait s’offrir nu au danger. C’est ainsi que, sur la rumeur très-vague d’une dénonciation portée contre lui, il s’empressa d’écrire au comité de sûreté générale, pour l’informer du lieu de sa retraite. Mais le comité de sûreté générale ne voulut pas demeurer en reste d’honnêtes procédés, et voici la réponse qu’il fit au cousin Jacques :

« CONVENTION NATIONALE
« Le comité de sûreté générale et de surveillance de la Convention nationale, au citoyen Beffroy, dit le Cousin Jacques :

« Du 1er mars 1793, l’an deuxième de la république française ;

« Nous avons reçu, citoyen, la lettre que vous nous avez adressée ; nous n’avons aucune connaissance de la dénonciation dont vous nous parlez. Croyez, Citoyen, ce que vous disent vos amis : cédez à leurs vœux, rentrez à Paris, et vous verrez qu’on n’y inquiète que les mauvais citoyens, et que si la liberté domiciliaire y est quelquefois troublée, ce n’est que pour rechercher les émigrés et les assassins, qu’on ne peut poursuivre avec trop d’activité.

« Venez dans Paris, et vous y trouverez encore des gens qui savent estimer le talent partout où ils le trouvent, et qui savent respecter les opinions des autres, pourvu, cependant, qu’elles ne nuisent pas à la chose publique.

« Les membres du comité de sûreté générale,
« Ingrand, président ; Tallien, secrétaire. »