a dit quelqu’un du dix-huitième siècle. Or il paraîtrait que notre jeune homme en était légèrement marqué.
II
MÉTAMORPHOSE SUBITE. — ’ANN’QUIN BREDOUILLE. — LA CUISINE DE MARAT
Qui le croirait ? cet écrivain vraiment modeste, cet humble romancier, ce lézard littéraire, timide et furtif, que nul n’a jamais entrevu, ce Gorjy, en un mot, composa le pamphlet le plus mordant, le plus téméraire, le plus acharné, le plus spirituel, le plus terrible qui ait jamais été dirigé contre la Révolution française. Il se dédoubla tout à coup, et, à la place de l’innocent auteur de Blançay et des Amours d’Arlequin, on vit un escarmoucheur madré, un critique acerbe, un bouffon armé dont les lazzi inquiétaient autant qu’ils amusaient.
Ce pamphlet, enveloppé sous une forme romanesque, et qui fut publié par souscription, est intitulé : «
’Ann’quin Bredouille ou le petit-cousin de Tristram Shandy ; œuvre posthume de Jacqueline Lycurgues, actuellement fifre-major au gretfe des menus-derviches. » Il comprend six petits volumes in-18, format habituel des romans de Gorjy, et est orné de gravures très-fines et très-bien faites. Une des plus ingénieuses, et dont l’effet est puissant, représente un homme du peuple assis à une table devant un broc de vin ; son chapeau traîne par terre, sa chaise est à demi renversée ; complètement ivre, il chante le Ça