Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149
JULES JANIN

ne fût-ce que par mon histoire, et que, pour les punir l’un et l’autre, je ne changerai pas à mon histoire un seul mot. »

Ces deux ouvrages, qui avaient la valeur de deux coups de pistolet tirés par la fenêtre (il y avait de quoi se boucher les oreilles à cette époque, tant ces sortes d’explosions étaient fréquentes !), jetèrent le nom de Jules Janin à la foule.

Comment se fait-il que les frères Bertin, du Journal des Débats, le choisirent alors pour remplacer dans le feuilleton dramatique Hoffmann et Duvicquet, les plus corrects d’entre les écrivains classiques ? C’est ce que je ne me charge pas d’expliquer. À peine installé au rez-de-chaussée de cette importante feuille, Jules Janin y fit un vacarme de tous les diables ; il y importa le style de Diderot, du Diderot du Neveu de Rameau et de Jacques le fataliste, du Diderot débraillé, gesticulant dans sa robe de chambre et jetant sa pantoufle au nez du lecteur. On s’étonna d’abord, puis on s’habitua à cette note enjouée, qu’il a comparée lui-même à celle du fifre, à ce turlututu de tous les huit jours. Cette modeste signature de J. J. acquit bientôt l’importance d’un Mané,