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LES RESSUSCITÉS

tilde avait donné la mesure de ce talent fougueux et volontaire ; Diane de Chivry en révéla les aspects attendris. Il entra en maître dans le roman-feuilleton, botté, éperonné, cravaché, et il lança à fond de train dans les journaux ses histoires altières et sauvages. Pendant dix ans il s’est attaché à peindre la société sous les couleurs les plus sombres ; pendant dix ans il a disputé pied à pied le premier rang où il s’est placé du second coup ; pendant dix ans il a tenu en échec les succès d’Eugène Sue ; il a balancé la fécondité de l’auteur des Mousquetaires ; il a fait tête aux nouveaux venus poussés de toutes parts et dressés en une nuit autour des réputations anciennes. Rien n’a réussi à l’abattre, nul ne l’a fait pâlir. Seulement, quand la critique a été lasse de le mordre par les côtés attaquables de ses livres et de ses pièces, il s’est retourné et il s’est fait critique à son tour ; critique de théâtre et de roman ; rien que pour quelques semaines, — histoire de rire, — et mal en a pris à ses détracteurs. C’était la griffe du léopard jouant à la main chaude.

Nous ne rappellerons pas tous les romans