jeu. Quant à une jeune fille qui l’accompagne, celle-là ne sait que danser et chanter pour attirer la foule autour de ses compagnons. Sur l’insistance des officiers, elle se dévoile et chante aux sons du tambour de basque une chanson gaie qui dispose en sa faveur les assistants.
À peine s’est-elle dévoilée, que Brisacier se récrie dans un étonnement profond : il a reconnu en elle les traits d’une peinture vue sans doute dans sa plus tendre enfance, et communique sa surprise à Chavagnac, qui dès lors partage son émotion.
Brisacier s’approche d’elle et lui parle, lui demande le lieu de sa naissance et mille détails que la vieille se hâte d’interrompre ; elle cherche à donner le change. Sous ses traits basanés, on s’aperçoit qu’elle est jeune et qu’elle exerce sur la chanteuse une sorte de protection mystérieuse. Brisacier ne conçoit pourtant aucun soupçon, et commande aux soldats de laisser sortir les Bohémiens ; mais le lieutenant, malveillant et jaloux en lui-même du capitaine (qui, quoique enfant trouvé, lui est supérieur en grade, à lui, descendant d’une ancienne famille), a fait préve-