plaisanteries contre les prêtres ; Jean Journet aura froid au cœur, froid à la tête, froid partout, mais il sera raisonnable ! — Ah ! ne guérissez jamais Jean Journet !
Pendant les batailles de juin, je l’ai vu qui prêchait l’harmonie et l’union, par un soupirail de l’Abbaye, où on l’avait incarcéré par mégarde. Il rappelait à s’y méprendre le juge des Plaideurs. Mais ne rions pas ; c’était une belle parole que celle de Jean Journet, c’était surtout une parole respectable. Sa physionomie s’éclairait comme un ciel à mesure qu’il discourait, sa voix était sonore, son geste déracinait l’incrédulité chez les plus endurcis. Par exemple, il ne faisait pas bon se mettre en travers de ses utopies. Jean Journet voulait qu’autour de lui tout le monde fût de son avis, ou du moins eût l’air d’en être. — Conduit un jour chez Théophile Gautier, il faillit le battre, parce que l’auteur de Fortunio s’était pris avec lui de savante et obstinée discussion. — Ses emportements rappelaient ceux des prophètes. Comme cet acteur dont le nom m’échappe, il aurait été capable de soulever des statues dans le paroxysme de sa foi. S’il n’avait pas la prudence des serpents,