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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/282

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LES RESSUSCITÉS

produit du roman-feuilleton. Sans appartenir précisément à la légion des écrivains qui ont violemment guéri la littérature de ses pâles couleurs, Édouard Ourliac a dû cependant à la fréquentation de plusieurs d’entre eux le souci de la conscience et de la dignité dans le travail. Il n’a jamais porté de défi à ses propres forces, et, dans l’exercice des lettres, il n’a pas vu autre chose que la satisfaction de ses instincts les plus chers.

La place qu’Édouard Ourliac occupa au milieu de ses contemporains fut, sinon une des plus éclatantes, du moins une des plus distinguées et, graduellement, une des plus solides. Sur la fin de sa courte existence, il avait fini par obtenir ce respect et cette autorité littéraires qui n’arrivent habituellement qu’après de longues années et à la suite d’œuvres importantes. Le sérieux, le pensé de ses dernières compositions faisaient concevoir des espérances qu’il n’eût certainement pas trompées, si Dieu ne lui avait mesuré le temps d’une façon si parcimonieuse.

Mais Édouard Ourliac n’est pas de ceux à qui la justice doive arriver par la compassion. Son nom se passerait aisément de l’auréole