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CHAPITRE XXXIV

Autre académicien. — Auguste Barbier.

Sainte-Beuve a tracé, dans les Lettres à la Princesse, un portrait d’Auguste Barbier, qui n’a guère d’autre valeur que celle d’un croquis, la seule qu’il prétendait lui donner d’ailleurs : « Auguste Barbier, l’auteur des Iambes, est un petit homme court et gros, très myope, très bien mis habituellement, fils de notaire, et par conséquent riche ou très à l’aise, ayant passé l’âge des folies et n’en ayant jamais fait, même en temps utile ; tout occupé d’art, de lecture ; n’ayant jamais retrouvé la belle veine qu’il n’a rencontrée qu’une fois ; poète de hasard, mais poète ; enfin, je le sais digne de caractère, et quoique depuis des années ses yeux myopes l’empêchent régulièrement de me reconnaître quand il me rencontre, et qu’il ne me rende jamais mon salut, je n’ai pas cessé de l’estimer et de le considérer comme des plus honorables. »