vous vous trouverez en face d’un homme parfaitement élevé.
— Je n’en doute pas, mais…
M. Bazille hasarda timidement :
— Je crois que M. Béranger a raison ; la présence de mon vénéré pasteur doublera certainement l’intérêt que je peux inspirer.
M. Jousselin sourit à son tour, et dirigeant son index vers le malin chansonnier, qui semblait guetter ses impressions :
— Ah ! maître fourbe, dit-il, vous croyez me jouer un tour… Eh bien ! vous n’en aurez pas le démenti… J’accompagnerai mon cher enfant, mon organiste, chez M. Alexandre Dumas… et nous verrons bien !
— Vous verrez un homme charmant, complètement digne de vous apprécier tous les deux, répondit Béranger.
Il fut fait comme l’avait décidé l’auteur du Dieu des bonnes gens. Un beau matin, le curé et l’organiste se dirigèrent vers la demeure d’Alexandre Dumas. Le plus tremblant des deux n’était pas le prêtre.
Ceux qui ont connu Dumas seront persuadés de l’accueil cordial qu’il fit à ses visiteurs et comprendront l’enthousiasme qu’excita en lui la recommandation de Béranger.
— Quoi ! vous venez de la part de Béranger ! de mon vieil ami Béranger ! Béranger s’est souvenu de moi ! Entrez, entrez vite, messieurs !
Lorsque M. Jousselin eut décliné son titre :
— Gageons, dit Alexandre, Dumas, que je devine le but de votre visite, monsieur le curé.
— Prenez garde, monsieur Dumas, vous pourriez vous tromper.