Page:Monselet - Portraits après décès, 1866.djvu/174

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Pour donner à la fois une idée précise de son caractère & des tendances de sa littérature, à l’époque de sa collaboration au Figaro, nous allons prendre une composition publiée, en 1837, dans les livraisons de ce journal : la Jeunesse du temps, ou le Temps de la jeunesse, parade bourgeoise. Elle est peu connue, & elle est réjouissante. — M. Vidalot est un marchand de Saint-Quentin, un honnête drapier. Il attend son fils Joseph, qui doit revenir ce jour même de Paris, après quatre années passées dans l’étude du droit. Un inconnu de mauvaise mine se présente en déclinant le nom de Joséphin Widarlof. Il embrasse la bonne, il embrasse la cousine Canélia ; c’est lui, c’est l’enfant prodigue.

« Ah ! s’écrie-t-il, comme il est doux de revoir sa vieille maison, le clos, le verger où l’on a joué tout enfant, les volets verts, la vigne grimpante, la mare aux canards, le dindon qui glousse ; & vous, mon vénérable père, & vous ! Ô jardin paternel ! Tiens, il faudra que je fasse des vers là-dessus ; j’en ai de fameux dans ma malle, vous verrez ça.

Le père. — Ce sont là des occupations secondaires, mon fils, nous en parlerons à leur tour.

Joséphin. – Ô papa, qu’avez-vous dit ? l’art, des occupations secondaires ! toute la vie d’un homme ! l’art, cette doublure de Dieu ! ce culte, cette religion ! Écoutez ceci :

Le premier château fort qu’on rencontre quand on