Page:Monselet - Portraits après décès, 1866.djvu/35

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ait au delà de toute expression le flair, avait flairé Lassailly. « C’était, a raconté M. Amédée Achard, lorsque se préparait le tableau gigantesque de la Comédie humaine. M. de Balzac veillait sept nuits par semaine : à cette manufacture de romans il avait adjoint une fabrique de drames. Ce pauvre Lassailly, de mélancolique mémoire, celui-là même que ses amis appelaient Trialph, lui servait de secrétaire… »

Lassailly a écrit un peu partout, mais surtout dans les recueils les plus inconnus. Il avait un talent réel pour les vers, une facture gênée, mais un ton âpre ; — j’ai lu dans un magazine oublié, intitulé : les Étoiles, un de ses plus longs morceaux, le Prolétaire, qui est écrit avec du feu sombre. Comme tous les poètes amers, il évoque beaucoup Gilbert, et c’est avec de funèbres pressentiments qu’il rappelle sa mort déplorable[1].